El setembre de 2007, amb motiu de l'inci del primer curs escolar des de la seva elecció com a president de la República Francesa, Nicolas Sarkozy va enviar una carta a tots els mestres francesos transmetent-los les seves idees sobre l'educació i l'ensenyament en el marc del procés de reforma i modernització del país que ell lidera. D'aquest text, n'he volgut seleccionar un fragment que fa referència al valor d'una cultura general i multidisciplinar sòlida davant la progressiva especialització i subespecialització de l'ensenyament actual:
"Nous devons remettre la culture générale au cœur de notre ambition éducative. Naturellement l'horizon de cette culture générale ne doit pas être une accumulation sans fin de connaissances, mais un savoir réfléchi, ordonné, maîtrisé. Il ne faut chercher ni l'exhaustivité ni la quantité, mais viser l'essentiel et la qualité, mettre en relation les différents champs de l'intelligence humaine pour permettre à chaque enfant, à chaque adolescent de se construire sa propre vision du monde. Pour la première fois dans l'histoire les enfants savent beaucoup de choses que leurs parents ne savent pas. Mais il faut structurer ce savoir en culture, l'éclairer de tout l'héritage de la sagesse et de l'intelligence humaines.
Il ne faut pas cloisonner, isoler, opposer les différentes formes de savoir. L'enseignement par discipline doit demeurer parce que chacune a sa logique propre, parce que c'est le seul moyen d'aller au fond des choses. Mais il faut le compléter par une vision d'ensemble, par une mise en perspective de chaque discipline par rapport à toutes les autres. Par-dessus les catégories traditionnelles de la connaissance, je suis convaincu qu'il nous faut maintenant tisser la trame d'un nouveau savoir, fruit de la combinaison, du mélange, de la fécondation réciproque des disciplines.
Je ne suis pas pour le manuel unique, je ne suis pas pour la globalisation du savoir qui mène à la confusion. Mais je crois que l'interdisciplinarité doit trouver sa place très tôt dans notre enseignement parce que l'avenir est au métissage des savoirs, des cultures, des points de vue. Je crois que là se trouve l'une des clés de notre Renaissance intellectuelle, morale et artistique. La culture générale, elle doit être une préoccupation constante. Et quand nos enfants apprennent des langues étrangères, et je souhaite qu'ils en apprennent obligatoirement au moins deux en plus du Français, il faut que cet apprentissage soit aussi un apprentissage de culture et de civilisation. Je souhaite que nos enfants apprennent les langues à travers la littérature, le théâtre, la poésie, la philosophie, la science.
Affirmer l'importance de la culture générale dans l'éducation où elle a tant reculé au profit d'une spécialisation souvent excessive et trop précoce, c'est affirmer tout simplement que le savant, l'ingénieur, le technicien ne doit pas être inculte en littérature, en art, en philosophie et que l'écrivain, l'artiste, le philosophe ne doit pas être inculte en science, en technique, en mathématiques.
L'idée que celui qui se destinerait aux sciences n'aurait rien à faire de la poésie, du théâtre ou de la philosophie est une idée que je trouve absurde. L'idée que l'enfant de famille modeste, celui qui est né dans l'un de ces quartiers difficiles qui accumulent les handicaps, le fils ou la fille de l'employé, de l'ouvrier n'aurait pas besoin d'être confronté aux grandes œuvres de l'esprit humain, qu'il ne serait pas capable de les apprécier, que lui apprendre à lire, écrire et compter serait bien suffisant, est pour moi l'une des plus grandes marques du mépris.
Si tant d'adolescents n'arrivent pas à exprimer ce qu'ils ressentent, si tant de jeunes dans notre pays n'arrivent plus à exprimer leurs émotions, leurs sentiments, à les faire partager, à trouver les mots de l'amour ou ceux de la douleur, si beaucoup d'entre eux n'arrivent plus à s'exprimer que par l'agressivité, par la brutalité, par la violence, c'est peut-être aussi parce qu'on ne les a pas initiés à la littérature, à la poésie, ni à aucune des formes d'art qui savent exprimer ce que l'homme a de plus émouvant, de plus pathétique, de plus tragique en lui.
A l'époque de la vidéo, du portable, d'internet, de la communication immédiate, nos enfants n'ont pas moins besoin de culture générale mais davantage. Ils ont davantage besoin de capacités d'analyse, d'esprit critique, de repères. Plus le monde produit de connaissances, plus il produit d'informations, plus il produit de techniques, plus est forte l'exigence de culture pour celui qui veut rester libre, qui veut maîtriser son destin. Dans le monde tel qu'il est, avec ses sollicitations de plus en plus nombreuses et prenantes, nos enfants ont besoin de plus d'humanisme et de plus de science. Sur ces deux terrains, nous avons trop cédé. A rebours de nos traditions intellectuelles, la culture humaniste s'étiole et la culture scientifique régresse. Il nous faut nous battre sur les deux fronts, donner tôt aux enfants le goût de la lecture, de l'Art et de la science."
Mentre França va en aquesta direcció, aquí, per citar només un exemple, reduïm les hores d'ensenyament de llengua i literatura catalanes i castellanes. Sense comentaris.
La carta de Sarkozy acaba amb aquestes paraules: "El temps de la refundació ha arribat. Jo us hi convido. La conduirem junts. Ja hem trigat massa". No hi ha dubte que la tasca és difícil i potser tot quedarà en bones intencions, però com a mínim les paraules de Sarkozy són engrescadores. Val la pena llegir la carta sencera. La podeu trobar a:
http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/2007/septembre/lettre_aux_educateurs.79338.html
La traducció al català i una valoració al núm. 5 de la revista VIA del Centre d'Estudis Jordi Pujol: http://www.jordipujol.cat/ca/cejp/revista/5
4 comentaris:
La veritat és que em feia una mica de mandra llegir-la sencera i he llegit només el fragment en negreta i els teus comentaris, i hi estic d'acord. Una pregunta que sempre m'ha incomodat: "Tu ets de ciències o de lletres?".
Això sense entrar a parlar ja de les sub-super-especialitzacions educatives i també professionals, que ens converteixen en poc més que en peces merament funcionals i impersonals d'una immensa i imparable cadena de muntatge. No creus?
Segurament això de l'especialització en la feina és un fet inevitable i no de per sí negatiu. Al contrari, crec que és bo que hi hagin bons especialistes en les seves àrees. Això no treu, però, que sigui bàsic un coneixement general en les diferents àrees del saber. Una superespecialització en genètica molecular no ha d'excloure uns coneixements bàsics en literatura. Això que sembla tan obvi, avui en dia no ho és.
Pel que fa a la "immensa i imparable cadena de muntatge", segurament fa quinze o vint anys ho hauria vist des d'aquesta perspectiva un xic nihilista. Ara m'ho miro d'una altra manera. També podem donar-li una visió més optimista i pensar que tots formem part d'un engranatge, sí, però que aquest engranatge el que fa és fer rutllar i avançar el món.
Vaig enviar el comentari i al mateix moment me'n vaig adonar que no ho penso com ho havia escrit. No volia semblar Johnny Rotten o Joe Strummer. Clar que és necessària l'especialització professional, si no tot això no rutllaria, però crec que també és veritat que de vegades, en uns àmbits més que en d'altres, aquesta especialització és excessiva i pot arribar a ser una limitació. La cadena de muntatge, l'engranatge, ha d'existir, és clar; però de vegades tinc la sensació que una mica de l'humanisme que demanem per l'educació també el podríem demanar al món professional.
No puc estar-hi més d'acord.
Àlex
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